Histoire
Clémentine Aguettant est scénographe et céramiste. Deux passions artistiques entre lesquelles elle ne choisit pas, préférant les faire dialoguer.
Née dans une famille d’esthètes parisiens, c’est tout naturellement qu’elle intègre les Arts Décoratifs de Strasbourg avant de décrocher l’Ecole de théâtre de la Rue Blanche, à Lyon, section scénographie.
Riche de ce bagage culturel et technique, elle collabore avec plusieurs metteurs en scène de théâtre, donnant vie aux décors d’œuvres de Luc Tartare, Thomas Bernhard, Becket, Pirandello, tant en conception qu’en mise en œuvre. L’ambiance de l’atelier l’enchante, elle y pratique la soudure, la brasure, la sculpture en taille directe, apprend les techniques de peintre de théâtre et à manier des matériaux de synthèse. Elle développe son regard et le tracé du dessin technique ou poétique. Car ce qui fascine Clémentine Aguettant, c’est la fantasmagorie de la dramaturgie théâtrale, les effets d’apparitions et de disparitions dans la boîte noire de la scène, la magie d’une table qui se transforme en bateau dans une mise en scène de Peter Brook…
Le travail personnel de Clémentine Aguettant est imprégné de cette féérie. Créateur accessoiriste de Emmanuel Demarcy Mota, directeur duThéâtre de la ville de Paris, elle a aussi collaboré avec de grandes marques de luxe, façonnant les fabuleux décors des défilés Chanel au Grand Palais ou des vitrines d’Hermès. Cinéma, télévision, boutiques et restaurants, Clémentine a pratiqué tous les exercices de style.
Création des Accessoires pour Emmanuel Demarcy Mota,
Directeur du théâtre de la ville de Paris. .
Depuis ses 16 ans, Clémentine Aguettant part régulièrement seule en voyage, se nourrissant du mystère des contrées lointaines. Parisienne de naissance, ses pas la portent il y a trois ans à l’île de Ré, qu’elle n’a plus quittée. Désormais voyageuse immobile dans le décor sauvage de son archipel, l’insulaire nourrit son imaginaire de mythologies, de contes et de légendes, peuplés de créatures fantastiques.
Dans son atelier au milieu du ciel, elle aborde un rivage plus intime, encore inconnu pour elle : la céramique. Passant du gigantisme à une échelle plus humaine, sous sa main de sculpteur naissent de la vaisselle aux couleurs du temps, des œufs de dinosaures ailés et des pièces de forme où se dessinent des visages chimériques. Ses créations d’une extrême finesse capturent la fragilité de l’instant quand viennent la visiter le Lamassu, ce taureau ailé à cinq pattes et à tête d’homme des légendes assyriennes ou le bouffon Falstaff de Shakespeare. La narration théâtrale n’est jamais loin dans les céramiques de Clémentine Aguettant. Elles sont la fusion de la dramaturgie et du quotidien, le prolongement naturel de son travail de scénographe qu’elle n’a pas encore fini d’explorer, une confidence que chacun pourra s’approprier et emporter chez soi, une fois le spectacle terminé.